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expression libre réflexions sur l'actualité religieuse et les droits de l'homme ← articles plus anciens 01 juin 2018 j’aime le monde dans sa complexité ! je n’aime pas quand on oppose le ciel et la terre, le « monde libre » et le monde soviétique, le choc des civilisations, le noir et le blanc, les français de souche et… les autres ! l’évangile, tel que je le lis, m’appelle vers le monde, à vivre dans ce monde, à aimer et à servir ce monde. il ne m’appelle pas à le fuir pour un ciel meilleur, mais à me rendre compte que le ciel commence au-delà de ma peau, entre nous, que le ciel de dieu n’est pas une fuite des hommes. je n’aime pas non plus quand on oppose les religions entre elles sans voir d’insoupçonnables passerelles dans le dialogue. pas plus, je n’aime que l’on considère qu’un protestant est un chrétien qui, simplement, n’est pas un catholique et se définit en opposition au catholicisme. ni que l’on considère qu’un protestant libéral est simplement contre les protestants orthodoxes ou évangéliques. enfin, je n’aime pas que l’on oppose foi et athéisme dans un simplisme réducteur, car je ne sais pas où mettre le curseur de ma foi entre zéro et dix. j’aime le monde qui se cherche, qui se construit. j’aime l’humain qui rencontre, dialogue et partage. et même, je crois que dieu aime cet être humain sans le juger et le contraindre à la religion pour le sauver. je suis triste pour ceux qui pensent avoir trouvé une réponse définitive à toutes choses… comme ils doivent s’ennuyer, se replier, ou même parfois haïr les autres. mon évangile est un évangile qui fait le choix de l’homme. je forme le souhait d’inventer un nouvel outil de mesure : le « subtilomètre ». peut-être celui-ci nous permettra de descendre de nos opinions péremptoires, et de remettre de la subtilité au cœur du débat, de la vie et de la foi. même dans le désaccord ou l’opposition, soyons, les uns et les autres, forces de proposition. chercheurs de vérité et constructeurs de demain jean-marie de bourqueney pasteur de l’église protestante unie. il est actuellement à paris-batignolles. il participe à la rédaction et à la direction du journal evangile et liberté. il est notamment intéressé par le dialogue interreligieux et par la théologie du process. source publié dans non classé | commentaires fermés sur j’aime le monde dans sa complexité ! 15 mai 2018 la pentecôte, une explosion d’amour l’église naît dans une explosion. l’église est explosion. le vieux monde s’effondre et un nouveau surgit des ruines du premier. ce nouveau monde, on l’appelle le royaume de dieu. il n’est plus ce monde où chacun s’enferme dans son passé et ses frontières, où chaque identité se définit par opposition aux autres, où l’histoire a distribué les rôles et les privilèges. le royaume de dieu c’est un monde qu’accompagne le regard d’un père qui chérit également chacun de ses enfants, qui n’aime pas seulement ceux qui sont beaux et bons, riches et bien portants mais tous et avec plus d’attention encore, le malade, le petit, le vaurien. car l’amour d’un père ou d’une mère précède les qualités et les attend. il n’est pas un juge qui sépare les bons et les méchants. il est un cœur qui n’a de cesse d’espérer qu’ils se retrouvent tous. on comprendrait très mal l’extension rapide du christianisme, dans le bassin méditerranéen et au-delà, si on réduisait la pentecôte à la naissance d’une petite secte religieuse nouvelle. ce n’est pas une nouvelle religion qui naît ce jour-là, c’est une humanité nouvelle où les frontières s’abolissent et avec elles les hiérarchies, les privilèges, les nations et les religions. elle n’est pas vieille de son passé mais jeune de sa promesse. elle recommence avec chaque aurore. elle recommence avec chaque enfant. elle recommence avec chaque pardon. pourquoi donc notre église a-t-elle si vite, semble-t-il, reformé des frontières entre les chrétiens et les autres, des lois qui jugent les bons et les mauvais, des appartenances et une religion ? pourquoi a-t-elle prétendu qu’il n’y avait pas de salut hors d’elle-même alors qu’il n’y a rien hors d’elle-même puisqu’elle est l’humanité sauvée ? pourquoi a-t-elle présenté le baptême comme une entrée dans une communauté avec ses lois et ses rites alors qu’il est la sortie de toutes les appartenances qui distribuent à chaque enfant tares et privilèges ? pourquoi ? sans doute tout simplement parce que la force explosive de la pentecôte s’est endormie et s’est fait oublier. alors les chrétiens sont redevenus des citoyens dociles, des religieux jaloux, des ambitieux de puissance. du volcan, il ne reste que la lave refroidie qui est fière de servir d’engrais à la terre. et l’église, chaude encore de l’explosion d’amour d’où elle vient, invite les privilégiés à se pencher vers les pauvres, cherche des voies de tolérance avec les autres croyants, ouvre ses portes avec toutes les stratégies de la communication moderne. elle n’a pas tout oublié. en elle demeure la promesse d’une explosion future. on pourrait croire que celle d’amour qu’est la pentecôte est depuis bien longtemps devenue inoffensive. tout au long de l’histoire, pourtant, des hommes et des femmes ont bousculé les traditions et les évidences pour dessiner par leurs mots et leurs gestes ce royaume de dieu qui continue à gronder dans les profondeurs de notre humanité. l’actualité elle-même manifeste des fumeroles témoins de ce feu. les bons chrétiens sont-ils aptes à reconnaître une nouvelle explosion d’amour ? rien n’est moins sûr. car si paul avait l’audace de penser que dans le royaume de dieu, il n’y avait plus ni grec, ni juif, ni esclave, ni homme libre, ni homme, ni femme, il ajouterait peut-être aujourd’hui, vu ce qu’ils sont devenus, ni chrétien, ni non-chrétien. la pentecôte n’est pas une fête religieuse : elle est le commencement d’une humanité nouvelle ! jacques noyer evêque émérite d’amiens lien à la source publié dans religion | commentaires fermés sur la pentecôte, une explosion d’amour 01 mai 2018 l’unité dans la diversité extrait du livre de charles wackenheim, « christianisme sans idéologie » quant aux polémiques doctrinales, il n’est pas rare qu’elles fournissent un alibi aux chrétiens spirituellement inaptes à rechercher l’unité dans la diversité. on pourrait analyser de ce point de vue les controverses touchant la valeur, ou la validité, des rites sacramentels. on voit d’abord les réformateurs du xvi e siècle rejeter catégoriquement la plupart des sacrements traditionnels. au concile de trente, rome réagit en affirmant la nullité des ordinations et des eucharisties célébrées par les « hérétiques ». de leur côté, les églises orthodoxes refusent depuis le xi e siècle d’admettre la validité des ordinations latines. autrement dit, chaque église, persuadée de posséder l’unique vérité sacramentelle, édifie une argumentation destinée à défendre son propre système et à réfuter les systèmes adverses. comment rompra-t-on le cercle? en prêtant une attention renouvelée à la parole du christ et en partant de ce qui est concrètement vécu dans les différentes églises. s’il est vrai, comme le professent tous les chrétiens, que l’esprit-saint est à l’œuvre dans le cœur des hommes, ici et maintenant, la foi vivante constitue la réalité fondamentale de l’église de jésus-christ. au lieu de disserter sur la validité juridique de certains rites, on posera alors des questions tout à fait élémentaires comme celles-ci : « que disent nos frères chrétiens? que vivent-ils? a la lumière de l’évangile et de la commune tradition de l’église, qu’est-ce qu’un ministère? qu’est-ce qu’un sacrement? » on s’apercevra que les discussions interconfessionnelles étaient, pour l’essentiel, des querelles institutionnelles sinon verbales et qu’elles ont perdu presque toute signification pour les chrétiens d’aujourd’hui. la question concrète n’est pas de savoir si la pénitence, par exemple, doit être rangée parmi les sacrements ou non. elle est de savoir comment nous situons la pénitence dans l’existence chrétienne. autre